Désherber son maïs après l’interdiction du S-métolachlore
La campagne 2025 de maïs fourrage s’ouvre sans S-métolachlore. Une absence qui oblige à repenser ses stratégies de désherbage. Si la molécule n’a en l’état pas d’équivalent, Arvalis ainsi que les Chambres d’agriculture proposent des itinéraires de désherbage. Leur stratégie : adapter les traitements à la flore adventice.
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Avec l’interdiction des produits à base de S-métolachlore, les itinéraires de désherbage sur maïs sont à repenser. Parmi les principaux produits touchés par la suppression de la molécule figure le Camix. Apprécié pour les désherbages en pré-levée, il avait l’avantage de présenter un large spectre d’action.
Ne pas systématiser les chloroacétamides
Avec la disparition du S-métolachlore, la campagne 2025 marque un tournant. À défaut de pouvoir remplacer la molécule par un autre spectre large, Arvalis propose d’analyser la flore adventice pour cibler les traitements : si l’association DMTA-P et Péthoxamide permettent une action au moins équivalente, l’Institut déconseille de systématiser le recours au chloroacétamide. L’objectif : réserver la molécule aux situations les plus délicates et éviter les résistances.
En cas de faible pression graminée (moins de 20 plantes par m²), il est possible d’éviter l’utilisation de chloroacétamide. Pour ce faire, la Chambre d’Agriculture des Landes propose d’opter pour un passage pré ou post-levée très précoce avec de l’Adengo Xtra, ou du Merlin Flexx. Il est également possible de partir sur un désherbage foliaire avec de l’Elumis, Equip, Capreno, Calaris ou encore Monsoon/Mondine. À noter que dans ce contexte, le désherbage mécanique est une option, et l’association d’un passage chimique précoce suivi d’un binage de rattrapage peut être envisagée.
En cas de pression graminée moyenne à forte, un spectre d’action plus large devra être envisagé en double application. Arvalis propose alors d’avoir recours aux chloroacétamides en pré ou postlevée. Il est possible d’utiliser de l’Isard ou du Spectrum, contenant de la DMTA-P. « Outre l’efficacité sur les premières levées, la rémanence des produits de cette famille confère au programme sa robustesse », note l’Institut. Avec une flore mixte graminées/dicotylédones, la DMTA-P pourra être complétée d’un autre racinaire, comme Isoxaflutole, Mésotrione, Pendimethaline ou Clomazone.
Le DMTA-P contre les ray-grass
Pour les parcelles avec des graminées résistantes, Arvalis propose de bannir les sulfonylurées à large spectre, et de renforcer le premier passage par des racinaires de la famille des chloroacétamides.
En présence de ray-grass, « le spectre d’action des antigraminées utilisables sur maïs n’est globalement pas très performant », poursuit l’Institut. Dans ce cas, miser sur un programme de désherbage racinaire précoce, « le dmta-P sera indispensable dans cette situation » note Arvalis. Surveiller ensuite les relevées pour intervenir de nouveau sur les très jeunes ray-grass. « Il existe peu de possibilités de rattrapage en post-levée foliaire, et les produits disponibles reposent tous sur des modes d’actions exposés à la sélection des ray-grass résistants ». D’autant que le binage est assez peu efficace contre les ray-grass.
Mais l’Institut technique tempère : tout n’est pas question d’action chimique. Adapter la rotation, et diminuer la part de culture d’été peut être une voie d’adaptation. La mise en place de faux-semis est également à envisager sur des parcelles avec un important stock adventice.
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